De plus en plus d’entreprises s’inscrivent dans une démarche d’écoresponsabilité. En revanche, une question demeure : quel support est le plus écologique ? Le papier ou le digital ? Instinctivement, notre choix se porte sur le digital mais avons-nous raison ? Pour éclaircir ce point assez flou, La Poste a commandé au cabinet Suisse Quantis, en octobre dernier, une étude comparative du papier et du digital en réalisant une analyse du cycle de vie (ACV).
Cette ACV, basée sur cinq scénarios différents (publicité pour une marque automobile, catalogue d’une marque de mobilier, prospectus pour une chaîne de restauration, catalogue promotionnel d’une enseigne de distribution et facture d’électricité), a mesuré via 16 indicateurs, l’impact du papier et du digital sur l’environnement et la qualité de vie.
Découvrons dès à présent les 5 scénarios :
Scénario 1, publicité pour une marque automobile.
Dans cette situation, le cabinet Quantis a confronté un mailing couleur de 16 pages A5 envoyé par courrier et un site internet accessible via un lien envoyé par e-mail.
L’analyse montre que le papier est favorable au digital sur 13 des 16 indicateurs pris en compte et plus précisément sur l’utilisation des ressources fossiles, la santé humaine, l’acidification des océans et le changement climatique.
Un élément clef ressort, le mailing papier a un impact 1,7 fois inférieur sur l’appauvrissement de la couche d’ozone à celui de l’e-mailing.
Papier 1 / Digital 0
Scénario 2, catalogue d’une marque de mobilier.
Pour ce cas, l’ACV confronte un catalogue envoyé par voie postale et un site e-commerce avec une campagne de communication par e-mailing. Le papier est, cette fois-ci, moins favorable que le digital. Il possède une meilleure place sur seulement 4 indicateurs environnementaux : les radiations ionisantes, l’eutrophisation de l’eau douce, la toxicité humaine non cancérigène et l’utilisation des ressources minérales. En revanche, un catalogue papier a 3,7 fois moins d’impact sur l’eutrophisation de l’eau douce que la version digitale.
Papier 1 / Digital 1
Scénario 3, prospectus pour une chaîne de restauration.
Le cabinet a décidé d’analyser un flyer au format A5 couleurs distribué en boîte aux lettres et une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Le papier remonte en tête de liste avec un résultat favorable sur 15 des 16 indicateurs environnementaux, tous sauf l’utilisation des sols. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le papier a un impact 3,3 fois inférieur sur le réchauffement climatique que la vidéo.
Papier 2 / Digital 1
Scénario 4, catalogue promotionnel d’une enseigne de distribution.
Pour ce scénario, un catalogue couleurs de 36 pages distribué en boîte aux lettres est confronté à une application mobile utilisée via un email intégrant une vidéo. Une fois de plus, le papier est favorable sur tous les critères environnementaux hormis l’utilisation des sols.
L’analyse de ce scénario révèle que le papier a un impact 5 fois inférieur sur l’acidification des océans à celui du digital.
Papier 3 / Digital 1
Scénario 5, facture d’électricité.
Pour ce dernier cas pratique, Quantis a décidé de confronter une facture envoyée par courrier et une facture électronique accessible sur un site avec envoi d’alerte par mail.
Dans ce scénario, le papier est favorable pour 9 des 16 critères environnementaux dont le changement climatique, l’utilisation de ressources fossiles et l’acidification des océans.
Pour cette situation, on remarque qu’une facture papier utilise 2,5 fois moins de ressources fossiles qu’une facture numérique.
Papier 4 / Digital 1
Après analyse, le papier apparait comme une solution plus écologique dans 4 scénarios sur 5. Pourquoi ? Le digital se trouve confronté à des problématiques énergétiques telles que le réchauffement climatique dû aux serveurs ou l’utilisation des ressources fossiles pour créer les objets électroniques.
Le papier est bel et bien plus écologique que le digital dans la plupart des cas. Ce n’est pas pour autant qu’il faut bannir l’un ou l’autre. Il est important d’allier le papier et le digital pour mettre en place une stratégie marketing performante et écoresponsable.
Peu importe le support, il existe des leviers d’amélioration afin de limiter l’impact environnemental de vos communications.
Pour le papier, il est nécessaire de bien cibler ses campagnes, de favoriser l’utilisation d’encres certifiées, d’opter pour des produits recyclés ou labellisés FSC et PEFC et plus généralement de faire appel à des prestataires certifiés ISO 14 001, Imprim’vert, …
Pour le digital, il est intéressant d’optimiser l’hébergement, de réduire le poids des documents et de limiter le flux de données.
Cette étude nous démontre que le papier dispose encore de beaux jours devant lui !
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